Rédigé par Anne-Renaud Deschênes, chargée de projet Parcours immersif de Batiscan
Si vous m’avez croisée dans des événements au cours des dernières années c’est probablement en tant qu’exportateur moustachu, ménagère des années 50 ou meunière de la Nouvelle-France. J’adore les costumes, les créer comme les enfiler!
Le costume est chargé de sens et il est passionnant d’en analyser les détails C’est qu’il suggère, informe, ou camoufle des informations sur le personnage. Parfois, une manche longue recouvrant un tatouage révèlera au moment opportun le clan de ce dernier. D’autre fois, les couleurs d’un ensemble viennent indiquer certains de ses traits de personnalité. Selon l’époque d’un film, l’état civil d’une femme peut être révélé par sa coiffure ou la couleur de son habit. La femme en veuvage sera parée de noir et la jeune femme qui entre en société portera la coiffure haute! Chez les hommes, le choix de la cravate est significatif. Durant la Révolution française, par exemple, sa couleur révèle de l’homme qui la porte son statut social et sa classe politique. Elle sera blanche pour les aristocrates et noire pour les révolutionnaires.
Dans le cadre de projets communautaires comme le Parcours immersif de Batiscan, nous avons entre 6 et 10 personnages à habiller, coiffer, maquiller avec un budget d’environ 150,00 $. C’est possible, grâce au soutien de la population, car nous nous appuyons sur des dons de rideaux, de draps, de retailles de tissus pour fabriquer à faible coût les costumes. Bien sûr, ces vieux tissus ne sont pas toujours de couleurs et motifs adaptés au projet. C’est là que la créativité entre en scène : on les teint, on les superpose, on crée des textures, on y pose rubans, lacets, perles… Bref, on leur donne de la richesse par une bonne dose de travail manuel.
Lors du prochain spectacle de danse, de théâtre ou de cirque auquel vous assisterez, qu’il soit communautaire ou professionnel, portez attention aux costumes : ils ont beaucoup de choses à vous dire!