Un mot d’une étrange définition quand on parle à Lionel Arsenault.
Alors que certains l’attendent impatiemment, Lionel, lui, semble ne pas s’être rendu compte qu’il en était rendu là. C’est comme s’il nous disait « Ha bon, je ne peux plus être passionné ici ? Alors je le serai là. » Oui, l’homme vit de passion et d’eau fraîche. Lors de notre rencontre à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, sur la place de la nouvelle Agora, investi par un nombreux groupe de jeunes célébrant l’arrivée des vacances, Lionel se sentait tout à fait à sa place. Sourire aux lèvres, il avait encore les yeux rivés sur le développement régional et se délectait de l’ambiance animée.
Il ne s’accorde pas beaucoup de mérite pour le développement dont il a été témoin lors de toutes ces années, se qualifiant de simple accompagnateur. Pourtant, ce n’est pas le même discours qu’on entend de la part des autres, allant jusqu’à le qualifier de monument.
UN HOMME D’EXPÉRIENCE
C’est à la suite d’une maitrise en aménagement du territoire et développement régional, avec une spécialisation en aménagement récréotouristique, qu’il s’est investi dans la région. En 1984, Il a travaillé à la MRC de Mékinac, mais ses idées devaient faire leurs chemins. Il parlait de la gestion du territoire par bassins versants alors que ces termes sonnaient encore étranges aux oreilles.
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Il est arrivé au début des opérations du parc de la rivière Batiscan en 1988 pour y rester jusqu’en 1994. Plus tard, il a fait un certificat afin d’enseigner au secondaire, mais s’est aperçu qu’il n’aurait peut-être pas la patience d’enseigner, ce à quoi il ajoute lever son chapeau aux enseignants, affirmant que le rôle de l’enseignant devrait être mieux reconnu et de beaucoup.
En 1997, il est entré en poste au Centre Local de Développement (CLD) de la MRC de Francheville. Pour peu de temps, mais tout de même assez pour établir la première planification stratégique du secteur des Chenaux. Document utilisé pour la création de la MRC des Chenaux par le mandataire du gouvernement du Québec.
En 1999, il a apporté son expérience à la Société d’Aide au Développement des Collectivités (SADC) de la vallée de la Batiscan, puis en 2002 au CLD de la MRC des Chenaux qui venait d’être formée. Le X sur lequel il est resté. 21 ans plus tard, il constate que la capacité d’action des municipalités et des citoyens s’est grandement accrue. Il a vu la collaboration entre les municipalités s’améliorer d’année en année. Et il se dit simple témoin.
Parmi les beaux moments dont il nous dit avoir été témoin, il cite le fait de voir la MRC prendre plus de place dans l’agriculture de proximité, comme par la création de Des Chenaux récolte, l’incubateur agricole ou la mise en place du cadre de référence en saine alimentation qui s’appuyait sur le système d’alimentation territoriale. Il dit, avec fierté, avoir participé à l’émergence des deux marchés publics. Émergence qu’il voit comme un aboutissement des premières actions.
Puis, il nous rappelle lorsque la politique nationale de la ruralité a été adoptée, un moment fort où le développement a connu un bel essor. Il a vu la région s’épanouir grâce aux ressources et au financement qui l’accompagnait.
Lionel c’est un gars d’équipe, très humble, qui refuse de prendre de mérite par rapport à l’engouement pour le développement qui s’est installé dans la région. Toujours à répéter que le mérite revient à la MRC, aux municipalités, aux organismes et entreprises du territoire. Quoiqu’il ait raison de donner le mérite aux pierres qu’il nomme, il faut avouer qu’il a, lui, été un excellent ciment pour ces pierres.
Regrette-t-il sa carrière ? Aucunement, mais… « Me semble que je recommencerais avec toutes les connaissances que j’y ai acquises. Je brûlerais la ligne. », dit-il en riant. Il se retire avec un sentiment d’accomplissement. On en comprend que Lionel ne manquerait pas d’idée pour un deuxième round. (Insérer photo 5)
ALORS MAINTENANT ?
« C’est facile de sortir le gars du développement, mais de sortir le développement du gars, c’est une autre paire de manches. » Dit-il en riant.
La retraite lui donnera plus de temps pour ses propres projets. À commencer par le projet de la rénovation de sa maison qu’il est impatient de poursuivre. Aussi propriétaire d’une terre à bois dans Mékinac, il est cueilleur de champignons forestiers, pour sa consommation personnelle ainsi que pour ses proches, après avoir suivi un cours de cueillette professionnelle avec Jean Perreault, bien sûr. J’ai bien essayé de lui soutirer ses secrets, mais « Un bon cueilleur ne révèle pas l’emplacement de ses tales. »
Si vous le cherchez, vous le trouverez à la société d’horticulture et d’écologie des Chenaux. Ou à la Société Saint-Jean-Baptiste de St-Narcisse. Ou dans les marchés publics. Ou là où sera le développement.
Merci, Lionel, la région te doit beaucoup !