La Commission dépose son rapport bien que le projet soit suspendu
Nos lectrices et lecteurs bien au fait de l’information auront compris que notre nouvelle de la page 5 dans l’édition du Bulletin de Mékinac du 1er février dernier négligeait de mentionner que le promoteur du projet de la porcherie à Saint-Adelphe avait décidé de reporter sa demande de permis de construction pour, exprimait-il, répondre de manière satisfaisante aux inquiétudes légitimes manifestées par la population afin d’obtenir un plus haut niveau d’acceptation sociale.
Or, il s’agissait-là d’une information nouvelle qui, de ce fait, nous était inconnue au moment de mettre sous presse.
Et puis, une pétition de plus de 1 500 signatures demandant que le projet de porcherie soit examiné par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a aussi été déposée à Québec, ce qui a sans doute également contribué au report du projet.
Toutefois, la manchette voulant que la Commission dépose son rapport au Conseil municipal le lundi 7 février s’est avérée.
Rappelons que c’est en vertu de la loi que Saint-Adelphe avait à former ladite Commission et recevoir les commentaires du public jusqu’au 5 janvier dernier au sujet d’une porcherie divisée en trois bâtiments séparés à des distances de 150 mètres et pouvant chacun élever 3 999 porcs.
On parlait alors du projet de la compagnie Cultures Excel, une entreprise appartenant à Patates Dolbec, mais on précise maintenant que l’exploitation de la porcherie doit être assumée par une coentreprise, le Regroupement porcin Avantis-Olymel, dont l’initiateur est Vincent Nadeau-Morissette alors que le directeur général est Marquis Roy.
La Commission était formée du maire Paul Labranche, des conseillers municipaux Suzanne Tessier et Roman Pokorski, de la directrice générale adjointe, Caroline Moreau; de l’inspecteur municipal Jean-Philippe Drolet; de l’aménagiste de la MRC de Mékinac, Louis Filteau ainsi que de son adjoint, Éric Piché.
Voici en résumé les recommandations de la Commission: le recouvrement de la structure d’entreposage du lisier de porc; l’incorporation accélérée de celui-ci au sol quand vient le temps de l’épandage (délai de 24 heures); la conservation des arbres autour des installations projetées comme écran brise-odeur (10 mètres de haut par 10 mètres de large) et l’installation d’économiseurs d’eau à la fine pointe (réduction de 10% selon des études du Centre du développement du porc du Québec, soit 12 000 litres par jour dans ce cas-ci).
En lien
Notons que lors de l’assemblée publique du mois de décembre, à laquelle le Bulletin de Mékinac avait assistée, on avait relevé que les installations prévues (au rang Price, à la limite de la localité avec Saint-Prosper) étaient relativement entourées de forêt et qu’il fallait exiger que jamais ces arbres ne soient abattus permettant ainsi former une sorte de zone tampon permanente qui soit en mesure de stopper un tant soit peu les odeurs qu’allaient charrier les vents dominants.
Comme nous l’avions relevé, ce sont les odeurs, principalement, qui avaient préoccupé le public présent lors de l’assemblée publique; les odeurs provenant non seulement de l’élevage des porcs lui-même mais aussi de l’épandage du lisier qu’entraîne sa production. On avait indiqué viser d’étendre la matière sur environ 1 500 acres.
Maintenant, il s’agit de savoir si le promoteur va accepter ce rapport et ainsi suivre ses recommandations. Et ensuite, il faudra d’observer le travail d’un éventuel comité que le promoteur veut former pour atteindre l’acceptation sociale souhaitée, acceptation qui n’est pas manifeste en ce moment.
Note
On notera qu’il y a quelques jours, Les Éleveurs de porcs du Québec ont annoncé vouloir mettre un frein à tout nouveau projet de développement de porcherie; cela en raison entre autres du ralentissement de la production des abattoirs. Conséquemment, le projet de Saint-Adelphe risque ainsi, croit-on, de ne pas voir le jour avant un bon bout de temps. Toutefois, rien n’empêche ses promoteurs, s’ils le désirent, d’œuvrer à ce que leur projet reçoive l’aval de la population le moment venu. À suivre.