Lors de notre visite, nous avons pu faire cette touchante photo d’Angelo et Anita. Le couple exploite toujours une cabane à sucre mais ne fait plus de réception.
Une riche collection mise enfin en vedette
Le Bulletin de Mékinac dévoilait le mois dernier que plusieurs items de la prestigieuse collection de scies mécaniques d’Angelo Trépanier feront partie de la nouvelle exposition du Village du bûcheron dès cette année et pour au moins cinq ans.
Nous venons d’aller rendre visite à l’homme de Sainte-Thècle qui croit pouvoir se vanter — mais modestement — de posséder la collection la plus importante peut-être au pays.
Angelo Trépanier nous dit que c’est lors d’une conversation improvisée il y a quelques années avec Baptiste Prudhomme (qui détient et dirige à Grandes-Piles le Village du bûcheron) que l’idée de lui léguer des scies mécaniques exceptionnelles a été une première fois évoquée. C’est le fait de rendre publique cette collection privée qui doit être souligné.
« Et ça ne sera pas de la cochonnerie », rigole un peu le collectionneur qui croit qu’ainsi pas moins de 35 items pourraient être exposés dans les installations du Village du bûcheron dans une section spécialement désignée, lui a-t-on dit, comme étant « La cabane d’Angelo ».
Avant même de travailler en mai avec Baptiste Prudhomme pour faire méticuleusement le choix des pièces ainsi que leurs identifications, Angelo Trépanier a son idée en tête : celui-ci voudrait que les visiteurs puissent passer progressivement des plus petites scies jusqu’aux plus grosses.
L’a-t-on dit encore ? La collection de scies mécaniques d’Angelo Trépanier compte plus de 500 items ; une collection patiemment constituée depuis près de cinquante ans ; une collection élaborée à la suite d’achats et de ventes en nombre incalculable et réalisés avec principalement des gens partout en Amérique et en Europe. « Parfois, des prix nous font vendre un morceau et d’autres nous font acheter », résume-t-il.
C’est merveille
C’est merveille que de s’entretenir avec cet homme de 84 ans à la conversation posée qui jette un regard certes attendri sur sa collection sachant pertinemment que celle-ci illustre en quelque sorte l’histoire du génie humain.
Combien depuis les premières scies mécaniques (1926) l’être humain s’est-il cassé la tête pour fabriquer l’outil idéal pour couper du bois ?
On vogue à travers la collection d’Angelo Trépanier en étant fasciné ici par un démarreur original, là par une chaîne dentelée de façon inédite, encore par une autre qui est électrique, etc.
À un moment, le collectionneur témoigne de sa douce appréciation, par exemple, d’une scie mécanique aux marques d’usure très apparentes pour nous dire sagement qu’elle est là « comme les bûcherons l’ont laissée ». Nostalgie ici d’un homme qui est allé autrefois sur les chantiers.
On se perd dans l’abondance des marques et caractéristiques de toutes ces pièces que le connaisseur a mis tant d’heures à réunir et souvent à en soigner un peu l’apparence au prix d’un labeur constant et de mille ingéniosités.
Ainsi, par le fait d’élaborer une collection, l’homme a entretenu de riches contacts ici et là. C’est le seul moyen de parvenir à engendrer pareil éventail. Et il nous dit par exemple sa ferveur pour un certain Guy Favreau, un Français, un collectionneur comme lui et à qui il a rendu visite en France en 2018 avant de le recevoir l’année d’après.
« Et j’ai bien failli me joindre à lui dernièrement pour une exposition en Allemagne », nous confie-t-il.
En somme, il n’est pas inapproprié de parler d’échantillons rarissimes d’un patrimoine dont le plus vieux spécimen ici date de 1936 et provenant (attendez un peu…) de 16 pays « dont trois de la Russie » spécifie-t-il noblement.